Je me reconnais !

« Arrête d’attendre de l’autre qu’il te reconnaisse mais reconnais-toi toi-même ».

Combien de fois ai-je entendu cette phrase sans jamais la comprendre réellement ni même savoir comment faire pour parvenir à me reconnaitre.

« Me reconnaitre » mais qu’est-ce que cela signifie d’abord ?

Je n’en sais rien ! Alors je reprends mes bonnes vieilles habitudes de juriste et je cherche dans le dictionnaire la définition et même l’étymologie du terme « reconnaitre » qui n’est autre que le mot « connaitre » précédé du préfixe « re ». L’action de reconnaitre suppose donc préalablement de connaitre avant de pouvoir reconnaitre. Jusque-là c’est assez logique !!

Je trouve cette définition du terme « reconnaitre » : « retrouver dans sa mémoire l'idée d'une personne, d'une chose, quand on vient à la revoir ou à l'entendre »

Et « Se reconnaitre » est ainsi défini : « Retrouver son image fidèle, ses traits véritables dans une représentation. »

Pour moi, « se reconnaitre » ce serait retrouver dans sa mémoire corporelle ses traits véritables lorsqu’on vient à les revoir ou à les entendre dans une autre personne.

Les traits véritables sont pour moi les caractéristiques de l’être véritable que nous sommes au-delà de ce que nous osons montrer aux autres, au-delà de nos masques.

Vous savez ces masques que l’on revêt pour plaire aux autres ?

Pour illustrer cela je vais vous parler de mes masques.

Toute petite je ne portais pas de masque, j’étais moi, pleine de vie, de joie, d’amour, de folie et de spontanéité. J’ai vite senti que ce que j’étais dérangeait alors j’ai revêtu un ou plusieurs masques pour que les personnes que j’aime voient en moi ce qui leur faisait plaisir et qu’ainsi je ne vienne surtout pas les déranger, les heurter, les bousculer dans leurs croyances, dans leur manière de voir la vie. Je pensais que c’était ainsi qu’ils ou qu’elles pourraient m’aimer.

Parmi tous mes masques, il y en a un qui se distingue des autres pour avoir été le plus imprégné… Je dirais même que quelques résidus sont encore présents sur mon visage.

J’ai l’honneur de vous présenter le masque de « la gentille fille ».  Celui-ci a pris beaucoup, beaucoup, beaucoup de place dans ma vie. Peut-être le connaissez-vous, vous aussi. La gentille fille c’est celle qui ne fait pas de vagues, qui obéit, qui travaille bien à l’école, respecte les règles, aide ses parents, ne traverse pas de crise d’adolescence, ne couche pas avec tout le monde, reste fidèle coute que coute, n’ose pas dire le fond de ses pensées, ne fume pas et ne se drogue pas, ne se fait pas tatouer, ne s’habille pas de manière sexy, aide tout le monde, passe des heures à écouter les gens et à donner de l’empathie... La liste est longue et non exhaustive …

Ce masque je l’ai tellement porté que j’ai fini par croire que c’était moi. Que j’étais cette gentille fille et juste cette gentille fille.   

Quel est le problème me diriez-vous ? C’est plutôt agréable de vivre avec ce genre de personne n’est-ce pas ? Et c’est plutôt confortable d’être aimé de tous et de toutes.

Il y a mille raisons pour lesquelles nous adoptons un masque : ne pas vouloir déranger, chercher à plaire et à être aimé, avoir de l’attention, éviter de se confronter, ne pas se montrer…

Alors qu’est ce qui fait que, malgré le confort et la sécurité que notre ou nos masques nous procurent, il arrive un moment où notre vraie nature cherche à se montrer ?

Et bien, un jour tout ce que la gentille fille avait projeté, espéré, rêvé se réalise. Et là, alors que cela devait être le summum du bonheur avec cette vie parfaite : une vocation pour métier, l’amour, une sécurité matérielle et financière, des enfants … Il n’en est rien.

Tout le paradoxe dans le masque est qu’on le revêt souvent pour être vu et aimé mais qu’il nous empêche de nous montrer tel que nous sommes et d’être aimé pour ce que nous sommes. 

Il m’a fallu de nombreux évènements (parfois tragiques), du temps et des rencontres pour comprendre que la gentille fille n’était qu’un masque et non qui je suis. Un masque parfait qui plait à la grande majorité de mes interlocuteurs, en parfait accord avec nos normes sociétales et religieuses.

Un masque qui pourtant m’enfermait, m’étouffait, me limitait, me rendait triste …

La vie et ses nombreuses expériences à travers mon corps de chair, m’ont permis de me découvrir multiple et tellement plus riche et vivante que ce que je n’étais avec mon masque.

Evidemment, cela fait peur de se rencontrer au-delà du masque. Cela suppose de prendre le risque de déplaire, de ne plus rentrer dans les cases, les étiquettes, les normes, les il faut, les on doit … Tout ce qui a été fixé et préétabli par l’extérieur, approuvé comme étant LA manière d’être et de vivre en société.

Oui mais voilà, tout cela ce n’était pas moi et quelque chose à l’intérieur de moi criait, hurlait.

J’ai bien essayé de faire taire cette voix mais la vie s’est chargée de lui montrer sa voie.

C’est ainsi que depuis bientôt 6 années, je me découvre dans ma multitude, tel un diamant avec toutes ses facettes.

La plupart du temps ce sont les femmes que j’ai rencontrées qui m’ont permis de me découvrir et plus tard de me reconnaitre.

Ces femmes qui à la fois m’inspirent, m’attirent et me font envie. Elles portent en elle ce quelque chose qui me fascine, me magnétise, me charme. Ce quelque chose n’est autre qu’une vibration que nous avons en commun. C’est parce que je la porte en moi que la vibration de cette femme m’attire.

Parce que chacune de ces femmes se reconnait dans une vibration et l’incarne pleinement, chacune a permis à cette même vibration bien enfouie en moi de se montrer, de se révéler et de se faire connaitre.

C’est grâce à ce miroir que je me rends compte que je connais cette vibration et que je la porte en moi.

Mais reconnaitre que je porte cette vibration en moi ne veut pas pour autant dire que je me reconnais dans cette vibration.

Je vais poursuivre mon exposé en prenant un exemple concret que je vais garder jusqu’à la fin mais je précise que j’aurai pu prendre n’importe quelle autre vibration.

Mon exemple porte sur la vibration de la femme sensuelle et sexuelle.

J’ai rencontré plusieurs femmes sensuelles et sexuelles qui incarnent cette vibration. Grâce à leur miroir et à travers mes ressentis corporels, j’ai pu reconnaitre que je portais moi aussi cette vibration de la femme sensuelle et sexuelle.

Mais pendant longtemps je ne me suis pas reconnue ou assumée dans cette vibration.

Je m’explique. A ce stade, plusieurs obstacles se présentent en même temps.

La situation est la suivante : J’ai été magnétisé (attirée) par l’énergie sensuelle et sexuelle d’une femme. Je reconnais que je porte cette énergie car je la sens vibrer en moi et qu’elle m’anime.   

 

Oui mais voilà, bien que je ressente en moi cette vibration, je voudrais que cette femme si sensuelle et sexuelle me reconnaisse comme telle.

Alors je mets beaucoup d’énergie pour être vue de cette femme et reconnue par elle au lieu de me reconnaitre tout simplement dans cette vibration.

Je cherche donc la reconnaissance extérieure de quelque chose qui m’appartient et que moi seule peux reconnaitre.

En faisant cela, je donne tout le pouvoir à l’autre qui peut décider si oui ou non je suis une femme sensuelle et sexuelle.

Si l’autre me reconnait, je vais attendre son approbation pour chaque décision, action que je vais prendre en lien avec cette vibration. « Est-ce que c’est bien de faire comme ci ou comme ça ? Toi, tu sais, alors dis-moi comment je dois faire. Dis-moi si je fais correctement »

Si l’autre ne me reconnait pas alors je vais me comparer à lui pour savoir si je suis comme lui. Le plus souvent je vais me dévaloriser car j’aurais une tendance à idolâtrer l’autre et le mettre sur un piédestal.

Dans les deux cas je n’ose pas me montrer dans cette vibration de peur de ne pas être à la hauteur.

J’en oublie donc que si cette femme m’a permis de sentir ma part sensuelle et sexuelle en moi, je ne suis pas elle et elle n’est pas moi.

Ma part sensuelle et sexuelle ne va pas s’exprimer de la même manière que la sienne.

C’est donc à moi de trouver mon unicité, ma propre couleur ou symphonie et de me reconnaitre ainsi.

 

Parallèlement à cela, je sens dans le regard d’autres femmes ou dans celui de certains hommes qu’ils portent un jugement négatif sur cette vibration de femme sensuelle et sexuelle qui vis en moi.

Alors je n’ose pas la montrer car je ne veux pas être jugée, mise à l’écart, déranger…

Ce sont là les raisons précises pour lesquelles j’avais précédemment fait le choix de mettre un masque.

Cela me demande donc de dépasser mes blessures et mes peurs pour ne plus me laisser influencer par le regard de l’autre. 

 

Et si on va encore plus loin, au-delà du regard des autres, je rencontre mes propres jugements sur la vibration de la femme sensuelle et sexuelle, mes propres croyances limitantes que j’ai intégrées depuis des dizaines et des dizaines d’années.

« Oui mais être une femme sensuelle et sexuelle c’est superficiel, c’est vulgaire, c’est réducteur, c’est provocateur…c’est mal ! »

Je suis là au cœur de la dualité matricielle dans laquelle je suis enfermée.

Cela me demande donc de sortir de la dualité pour accueillir ma part sans la juger, juste l’aimer telle quelle est.

 

SE RECONNAITRE ce n’est pas rien !! C’est passer toutes ces étapes !!!

Pourquoi ferai-je autant d’efforts ?

Parce que cette part en moi, elle est bien vivante et vibrante. Elle me procure beaucoup de plaisir et me connecte à la vie.

Cette part c’est un bout de moi !!! Je ne peux pas nier un bout de moi par ce que l’autre ne la reconnait pas ou ne l’apprécie pas ou encore parce que les normes sociétales et/ou familiales ne la considèrent pas assez et que j’ai intégré ces normes sans même m’en apercevoir.

C’est quand je réalise cela que je me mets à aimer cette part et à me reconnaitre dans cette vibration.

Et plus je vais l’aimer et me reconnaitre en elle, plus je vais l’incarner et la rayonner et plus je permettrais à d’autres personnes d’en faire de même par ce fameux jeu de la résonance.

Ce cheminement avec ma part sensuelle et sexuelle a été le même avec mes autres parts : enfant, aimante, guerrière, sombre, guérisseuse, sauvage, créatrice…. et continue encore encore avec d’autres parts que je découvre au fil du temps.

Désormais je sais que je ne suis pas juste la gentille fille mais que je suis bien plus que cela. A chaque fois que je me reconnais dans une vibration, je lui donne de l’amour et le droit d’exister, de s’incarner pleinement, de se montrer.

A chaque fois que je me reconnais dans une vibration, je m’aime un peu plus, je reprends les rênes ma vie et je sors davantage de la dualité bien/mal pour juste accueillir qui je suis dans ma multitude.

Je quitte le monde du « ou » où il faut choisir et où on ne peut pas se contredire ou s’opposer pour entrer dans le monde du « et » où je peux être cela et cela en même temps même si de premier abord il y a une opposition.

Et oui je suis à la fois une femme sensuelle et sexuelle, à la fois une femme enfant, une femme aimante, une guerrière, une guérisseuse, une femme sauvage, une dark girl, une déesse, une créatrice…

Je suis tout cela et je me reconnais dans toutes ces facettes, ces vibrations, ces parts !!!

Pour d’autres parts, la reconnaissance est en cours ou à venir et cela me réjouit.  

Aujourd’hui je ressens encore la nécessité de nommer mes parts, mes vibrations. C’est une étape essentielle pour pouvoir me reconnaitre en elles.  Mais je sais qu’en faisant cela, je me limite et me cloisonne de manière artificielle car en réalité je suis illimitée et multidimensionnelle (chemin d’intégration en cours).

Je sais que ces appellations sont amenées à disparaitre … Un diamant ne forme qu’un avec toutes ses facettes. Sa beauté émane de la totalité de ce qu’il est sans avoir besoin d’examiner une à une chacune de ses facettes.

 

 

Alors derrière ces quelques mots « JE ME RECONNAIS », c’est un immense chemin initiatique qui se cache. Un chemin qui se marche pas après pas, dans le juste rythme pour chacun de nous. Ce chemin nous emmène à vivre notre plus grande histoire d’amour, celle avec nous-même. Car il faut sacrément s’aimer pour se reconnaitre.

Je nous souhaite donc de vivre notre plus grande histoire d’amour !

 

Avec cœur, 

Laetitia

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