Me laisser mourrir …à la Vie

Je me suis enfin décidée à vous partager un texte dont le processus d'écriture m'a apporté une grande guérison.

Je vous le livre, bien qu'il soit intime, dans l'espoir qu'il puisse vibrer autant pour vous en le lisant qu'il n'a vibré pour moi en l'écrivant.

Me laisser mourir ...à la Vie

En ce jour de printemps, 12ème jour de confinement, je me sens triste … D’une extrême tristesse.

Depuis 3 jours, chaque jour, une de mes deux filles pleure, râle et est agressive.

Au moment de corriger le travail donné par sa maitresse l’ambiance est tendue, crispée … La moindre réflexion peut être fatale.

Je fais de mon mieux… J’essaye, le plus possible, d’être centrée, dans ma verticalité et dans mon cœur. Je m’efforce d’expliquer le plus calmement possible, de poser des questions quand je ne comprends pas, de parler de moi, d’appliquer les bases de la CNV … Mais rien n‘y fait. A mon grand désarroi systématiquement cela finit mal.

Elle se braque, pleure, boude, me repousse… Et je ne sais plus quoi faire. Je suis triste d’observer cette situation, de voir son état et de ne pas pouvoir la prendre dans mes bras car elle refuse le contact dans ces moments-là.

Je vois qu’elle ne va pas bien, qu’elle est sur les nerfs mais elle ne veut pas me parler. Elle veut se débrouiller toute seule. Elle ne vient pas me voir même si elle ne comprend pas le travail qui lui est demandé.

Alors voilà, elle a sans aucun doute ses raisons d’être dans cet état et de ne pas vouloir m’en parler mais cela me met dans un état insoutenable. Je vois la souffrance de ma fille. Je suis là, elle ne vient pas vers moi et refuse que j’aille vers elle. Aussi je ne peux rien faire pour elle à part lui dire que je suis là si elle a besoin et que je l’aime.

Cet état d’impuissance est vraiment très difficile pour moi. Voir sa souffrance, la sentir jusque dans mes tripes et ne rien pouvoir faire.

Je suis triste.

Alors que faire de cette tristesse ?

Bien sûr la voir, la reconnaitre, lui donner la parole. Cette part de moi qui est comme nostalgique d’une époque, inconnue de mon mental, où les relations semblaient n’être qu’harmonie et simplicité…Cette part de moi qui pleure l’Unité … Cette part de moi qui ne comprend pas pourquoi est-ce que c’est si difficile d’entrer en relation avec l’Autre alors qu’il n’est finalement que le reflet d’une part de moi-même. Cette mère en moi qui voudrait que ses enfants soient toujours heureux même si elle sait par expérience que la souffrance permet de grandes évolutions. Cette part de moi qui voudrait pouvoir absorber toute la souffrance et la misère du monde en refusant d’admettre leur divine origine. Cette part de moi qui ne supporte pas de voir l’innocence d’un enfant disparaitre année après année sous le poids des contraintes et des responsabilités grandissantes. Cette part de moi qui voudrait que la vie ne soit que jeu, rire, plaisir, partage, découverte, extase et évidemment Amour ! Cette part de moi qui rêve d’un idéal de vie et d’un idéal relationnel. Cette part de moi qui aime tant la vie, le vivant et les humains et qui a pourtant tant de mal à regarder et accepter les ombres de l’humanité.

Cette part qui me plonge dans la solitude et dans le vide car je préfère me couper de tout (et du Tout) plutôt que de sentir cette horrible douleur qui m’arrache les tripes et le cœur.

Telle une huitre, je me renferme dans ma coquille et ne veut voir personne.

Mon corps qui habituellement se meut avec tant de facilité se retrouve lourd et figé.

Ma bouche fermée, mon ventre serré et mon cœur verrouillé.

Je ne veux plus rien sentir, je ne veux plus rien entendre, je ne veux plus rien voir, je ne veux plus bouger… Laissez-moi mourir !! Je préfère mourir plutôt que de souffrir.

Ma respiration ralentie, mon corps se relâche, le silence s’installe …le calme… le noir…le vide…

Recroquevillée sur moi, je me sens comme un fœtus dans le ventre de sa maman … Je suis là et ailleurs à la fois.

C’est à ce moment-là que sans m’y attendre une douce énergie vient m’envelopper de chaleur… Je me sens comme dans les bras d’une mère… Une mère invisible mais pour le moins palpable. Je sens sa douceur, son amour et sa tendresse. Je pourrais presque sentir son odeur … une odeur rassurante et apaisante. L’odeur de l’Amour. Et voilà que mon cœur que je pensais éteint se met tout à coup à battre la chamade. Il pulse l’Amour … Et quoi ? Comment est-ce possible ? La Joie !! La joie est là elle aussi !!!

Ma respiration s’amplifie…

C’est maintenant au tour de mon ventre de pulser. J’ai la sensation qu’il devient immense… gonflé d’amour. Je ressens comme un nectar énergisant se déverser dans ma yoni qui à son tour se met à pulser.

Ne serait-ce pas la Vie que je sens à nouveau circuler en moi ? Et qui dit Vie dit mouvement. Sans même m’en apercevoir mon bassin commence à impulser des micro-mouvements. Ma respiration s’accélère et ma bouche s’entrouvre pour laisser sortir mon souffle.

Les mouvements de mon bassin stimulent mon énergie de vie, mon énergie sexuelle … plaisir, désir… Mes sens se réveillent … Le besoin impérieux de toucher mon corps se fait sentir.

Je respire…

Je me sens, me goûte, me savoure

J’existe ! je suis là ! je vis !

Cela me met en joie … mon cœur s’expanse.

Mon corps de chair quant à lui me parait se dilater, prendre de la place… s’étaler dans l’espace…

Je ressens alors au-dessus de ma tête comme une ouverte naitre. Une grande ouverture… J’ai la sensation d’avoir au-dessus de mon crâne un gros tube énergétique se déployant vers le ciel.

Quelque chose vient de changer… Je me sens différente… Difficile de mettre des mots dessus.

Je me sens grande, immense …

Mais surtout je me sens en Amour, un immense Amour … Et cette joie au fond de mon ventre. Comme si un sourire s’y était installé. Une sorte de béatitude.

Ma yoni elle aussi s’expanse et pulse.

Je me sens flotter dans une bulle de bonheur… un état d’extase …

Je respire… Je savoure…

Je sens cette douce chaleur qui enveloppe tout mon corps et dans le même temps une pétillante fraicheur qui régénère chacune de mes cellules.

Et maintenant des larmes coulent de mes yeux… je pleure… Je pleure de joie et de gratitude …

Ça pulse au centre de mon front, au niveau de mon 3ème œil… J’ai maintenant une autoroute énergétique au-dessus de ma tête.

L’énergie circule de bas en haut, de haut en bas, autour de moi, en moi.

Plénitude… Extase… Béatitude

Je savoure

Je respire

Je souris

Merci la Vie

Merci Marie

Merci Mère

Merci Terre

Je Nous aime tant

NAMASTE

Laetitia

Chemins de reconnexion

Le 30 mars 2020

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Diviser pour mieux… se retrouver !