Diviser pour mieux… se retrouver !

En cette période particulière où nos vies ressemblent étrangement à un roman de science-fiction il est difficile d’y voir clair.

Ce qui est sûr c’est que cette période divise énormément : pro et anti masque, pro et anti confinement, hommes et femmes, jeunes et vieux, fidèles d’une religion et fidèles d’une autre religion, noirs et blancs…

Ces querelles et divisions nous font perdre de vu la belle et grande Fraternité que nous sommes.

Pour ma part, j’en ai assez d’entendre parler de moutons et d’endormis ou d’irresponsables et d’égoïstes !

Chaque clan veut non seulement avoir raison mais qui plus est, essaye de convaincre l’autre clan de ses idées.

Penser librement est un droit absolu !

Sur de nombreux sujets penser différemment de l’autre est parfaitement accepté et nous y voyons même une stimulation intellectuelle intéressante qui permet à chacun d’aller plus loin dans sa réflexion.

Alors pourquoi tant de rejet envers ceux qui ne pensent pas comme nous en cette période ?

Parce que des besoins essentiels sont en jeu : la sécurité pour certains et la liberté pour d’autres ; deux besoins qui à priori semblent incompatibles et justifient ces querelles et rejets.

Ma croyance en l’absence de sécurité crée la peur et ma croyance en l’absence de liberté crée aussi la peur.

Dans les deux cas ma croyance va générer de la peur et je vais agir à partir de ce sentiment de peur.

Je vais entrer dans une lutte « contre » pour ne surtout pas rencontrer ma peur. C’est ainsi que l’autre va devenir mon ennemi car je vais trouver ces pensées dangereuses. Je vais en déduire que l’autre est dangereux pour moi et qu’il ne mérite donc pas ma considération. Je vais alors me sentir légitime à le dévaloriser me lassant croire ainsi que je suis supérieur à lui et que j’ai raison puisqu’il a tort.

Comment pourrais-je alors sortir de ce système de rejet de l’autre ?

1. Commencer par s’arrêter, respirer et rencontrer sa peur

Si je me pose et que j’ose aller à la rencontre de ma peur que se passera-t-il ?

Quelque soit ma peur, je commence par aller la rencontrer au lieu de l’éviter. Je la laisse m’envahir, faire remonter à la surface des souvenirs, des images et me procurer des émotions que je laisse sortir par des cris, des mouvements, des larmes, des mots, des chants, des écrits, de la peinture… le(s) moyen(s) d’expression qui me parait le plus adapté.

Ce n’est qu’une fois cette phase terminée que je pourrai entrer dans une réflexion sur ma peur.

Si ma peur est de mourir si je tombe malade ou que mes proches meurent alors se pose une question à la fois sociétale et individuelle : Quel est le rapport à la mort dans nos sociétés occidentales et quel est mon rapport à la mort ? Alors que nous savons tous que nous allons mourir un jour comment se fait-il que nous refusons tant cette réalité ? De quoi ai-je peur dans la mort ? Quelles concessions suis-je prêt(e) à faire pour éviter de mourir ? Alors que j’exprime ma volonté de vivre à travers ma peur de la mort, suis-je vraiment entrain de vivre en cet instant ? Qu’est-ce qui me rend vivant ? …

Si ma peur est de devenir un esclave des temps modernes alors je vais réfléchir à la notion d’esclave. Qu’est-ce qui me rend esclave? Quand est-ce que je me sens contraint ? Qui ou quoi dicte mes actions ? La contrainte est-elle extérieure ou intérieure ? qu’est-ce qui me permet de me sentir libre ? Suis-je vraiment libre ?...

Ces questions ne sont que des exemples et des débuts de réflexion que vous pouvez bien évidemment étayer.

Vous pouvez ensuite revenir à votre corps ; En prendre conscience et tout en vous reliant à votre peur (mort ou esclavage), porter votre attention à vos sensations corporelles, vos tensions, votre température, vos mouvements énergétiques…

Puis essayez de vous relier à votre besoin, peut être en vous remémorant un moment où vous vous êtes senti en sécurité ou libre, et ressentez de la même manière vos sensations corporelles, vos ouvertures, votre température, vos mouvements énergétiques… Prenez le temps d’ancrer dans votre corps cette sensation de besoin nourri.

2. Aller rencontrer la peur de l’autre

Une fois que vous avez rencontré votre peur et votre ou vos besoins, vous pouvez alors faire la même démarche avec la peur et le ou les besoins de l’autre pour mieux le rejoindre.

Il est fort probable que vous vous rendiez compte qu’une part de vous a aussi cette peur et ce ou ces besoins.

Ainsi en rejetant l’autre nous rejetons cette part de nous qui a les mêmes peurs et besoins.

Car en réalité l’autre n’est pas un étranger, il n’est que le reflet de nous-même. Et quand je rejette l’autre, je me rejette.

La division extérieure n’est que le reflet de la division intérieure (entre des parts de moi) que je refuse de voir.

Je juge certaines parts de moi trop ceci ou trop cela… pas assez ceci ou pas assez cela… je les rejette, je ne veux pas les voir ni les entendre et je les empêche même de s’exprimer.

Je ne m’accueille pas dans mon entièreté et j’en veux à l’autre de vouloir me changer alors que c’est exactement ce que je fais de moi à moi.

Comment pourrais-je alors sortir de ce système de rejet de moi-même ?

Vaste question …

En allant rencontrer chaque part que je rejette et qui ne peut s’exprimer… en allant rencontrer sa blessure et la peur derrière.

En dialoguant entre mes différentes parts.

En les accueillant au sein de mon cœur comme peut le faire une mère pour son enfant.

En étant doux et aimant avec moi-même.

Mais aussi en arrêtant de vivre dans ma tête à me poser des milliards de questions et en vivant dans mon corps l’instant présent.

En renouant avec mon enfant intérieur qui s’émerveille de tout, qui joue, rit et vit pleinement chaque instant.

Seul l’instant présent peut me permettre d’être entier, en harmonie avec toutes mes parts, dans la joie d’être !

Car quelque soit notre peur (mourir ou être esclave) Nous voulons tous la même chose : vivre !!

Alors pourquoi perdre notre précieuse énergie à lutter contre ce qui nous empêcherait de vivre au lieu de vivre tout simplement ?

Pourquoi au lieu de voir l’autre comme un adversaire ou un ennemi ne pourrait-on pas le voir comme un allier ou un frère/ une sœur nous permettant d’aller nous rencontrer, nous accueillir et nous aimer ?

Bien sûr cela demanderait du courage, de la persévérance et de l’humilité mais cela n’en vaudrait-il pas la peine ? Qu’y aurait-il de plus merveilleux pour notre humanité que de permettre à notre monde de dualité de retrouver l’Unité ?

Si je m’aime, je t’aime car tu n’es que le reflet de moi-même.

Toi et moi ne faisons qu’un !

Nous avons tous le choix de continuer à regarder l’autre comme le responsable de nos malheurs ou de décider de désormais le considérer comme un frère/une sœur me permettant de tourner mon regard en moi, là où je peux véritablement agir et reprendre mon pouvoir.

Et ainsi trouver cet espace en moi où je suis entier, vivant et libre quelque soit ce qu’il se passe à l’extérieur. De cet endroit je peux percevoir l’illusion de la séparation sans me perdre dans son jeu du je et ne pas oublier que toi, moi et la Vie ne faisons qu’Un !

C’est à partir de cet espace de paix en moi que je pourrais agir avec justesse.

Alors MERCI ! Merci mon frère, merci ma sœur de me permettre ainsi de me rencontrer … de me retrouver.

NAMASTE

Laetitia

Chemins de reconnexion

Le 11 novembre 2020

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